Voilà mon lever de soleil quotidien à 5heures du matin. Je sais, c'est tôt, mais pas moyen de me lever plus tard car ici la vie commence tôt. Il fait bon, les petites maisons se réveillent. Je me prépare un thé ce qui est possible maintenant et me rend vraiment joyeuse et m'offre comme petit déjeuner de beaux fruits: papaye, mangue et goyave. j'ai découvert le véritable goût de la goyave en allant travailler samedi matin au jardin de l'ashram. C'est un lieu magique. Il faut prendre le bus de la communauté et l'on traverse la ville pour arriver vers une campagne non polluée, face à un immense lac dont on ne voit ni le début ni la fin recouvert sur ses bords de magnifiques fleurs de lotus. J'ai l'autorisation de prendre des photos ce que je ferai peut-être jeudi ou samedi car j'ai décidé d'y revenir tant je m'y suis sentie bien. C'est grâce à Colombe que j'ai découvert ce lieu car elle a senti de façon intuitive que c'était un lieu pour moi et je l'en remercie chaleureusement. Avec Nick l'américain nous sommes descendus les derniers du bus car les plus vaillants pour un travail calme mais assez fatiguant car en pleine chaleur. Nous avions pour mission de cueillir les fleurs qui recouvrent le samadhi et qui sont changées trois fois par jour. C'est assez étonnant de sentir la vibration de ce simple geste de cueillir ce qui sera touché ensuite par des centaines de dévots. Chaque fleur a un nom spirituel et un sens. Nous avons commencé par de jolies petites fleurs blanches toutes fragiles dans de petits arbres dont il est aisé de courber les branches les plus hautes. Elles sont appelées Mental Purity...elles porte bien leur nom car une heure de cueillette permet en les fixant et en les détachant avec une technique que l'on nous enseigne, de ressentir une véritable paix intérieure. Ensuite nous avons marché jusqu'aux " Violet victory": de grandes fleurs au parfum extrêmement subtil qui laissent sur la pointe des doigts une sorte de sève légèrement sucrée. Elles sont vraiment belles aussi. Enfin nous avons détachées près de grandes aires de cosmos multicolores des fleurs qui symbolisent la réussite du futur- le nom m'échappe mais je vais le retrouver- ah oui successfull futur. Là c'était un peu plus dur car celles-ci sont basses et petites, il faut en détacher juste la tête et il faut avoir les genoux assez flexibles et le dos bien tenu sinon c'est le tour de rein assuré.
A la suite de cela, un divin jus de goyave bio du jardin nous a été servi sur la terrasse sublime de la propriété du lieu. Franchement, c'était le pied si je puis dire. Autour de nous dormaient ou travaillaient de puissants buffles aux cornes peintes en rouge. Génial. Le travail a repris ensuite et j'ai eu pour ma part le devoir d'arroser avec un gros tuyau assez lourd des ronds d'aloé vera qui en feraient rêver plus d'un. Comme je me suis fait piquer à la tête par je ne sais quelle bestiole type araignée je pense, je me suis mis de la gelée dessus et j'ai été immédiatement soulagée. Par contre, j'ai voulu la goûter et elle était si amer que j'ai mis plusieurs heures pour oublier cette sensation assez désagréable sur la langue. Rien à voir avec celle que je prends en France. Nick lui, a taillé des arbres. Pendant l'arrosage je papotais comme je pouvais avec une femme tamoul qui est embauchée là-bas.
On va me présenter la personne qui fait de la phytothérapie avec les espèces botaniques du jardin et j'ai vraiment hâte de ce moment-là. Il y a aussi le temps de la confection des bouquets qui ornent les chambres de Mother et Sri Aurobindo. Amusant car Mother incarne la structure et son bouquet doit toujours être le même. Par contre Sri Aurobindo, poète aimait quant à lui la liberté et le changement. Donc les bouquets changent.
On apprend aussi les techniques pour garder humides les fleurs coupées, c'est l'art de l'arrosage à la main. Sympa à faire aussi.
L'après-midi, j'ai été emmenée par mon amie Midouna et sa mère en ville dans un immense magasin de tissu qui aurait fait rêver Zola. Pour y aller ça a été assez amusant. D'abord il m'a fallu attendre deux heures que ces dames soient prêtes. Pendant ce temps-là j'ai été un peu forcée de manger une deuxième fois avec les hommes qui avaient préparé la sauce du riz. J'ai eu un peu de mal quand on m'a dit que c'était fait avec les bas morceaux mais bon, j'étais un peu dans une situation où le refus pourrait être mal interprété. Je passerai au régime à mon retour...
Ensuite on est parties à pied toutes les trois, je me sentais bien regardée par les autres femmes qui du coup se marraient et parlaient en tamoul à mes amies se racontant je ne sais quoi...La maman a une énergie impressionnante mais a mal aux pieds. Elle a donc voulu prendre le bus. Je m'attendais à un bus de ville assez grand mais en fait, c'est le petit bus du pick and drop qui s'est arrêté et c'est un moment inoubliable. Il n'y a que 10 places, on est serrés comme des sardines dans un petit espace tout peint en bleu avec des dessins des divinités et des écritures tamoul. Un véritable tape-cul.Inutile de dire que là encore, l'étrangère plantée au milieu a fait attraction! Ensuite on m'a laissée seule au magasin où je me suis achetée un très beau tissu pas cher du tout: 285 rps pour 5 mètres soit même pas 4 euros. Normalement c'est pour faire un sari mais je n'ai pas envie d'en porter donc je pense aller chez un tailleur me faire faire un saalvar kamiz ou tout simplement le garder tel quel. Malheureusement j'arrive au maximum du poids pour ma valise et je ne peux pas trop acheter des objets lourds.
Avec Nick on bâtit le projet de partir une semaine ensemble pour un petit tour bien particulier avec une pause dans l'ashram de Tiruvannamalai de Bhagavan Sri Ramana Maharshi. Comme ils n'ont plus d'eau, on pense dormir dans un autre ashram au pied d'une montagne un peu plus rural à moins de 8 km du premier. Le lieu est carrément magique. On se prendra une journée pour faire à pied le tour de la montagne comme un petit pélerinage. Avant on séjournera deux jours à Gingee et trois jours à Mahaballipuram pour voir les sculpteurs, les temples...et les singes. On attend la réponse de l'ashram pour organiser l'ensemble. Je pense laisser ma valise à un ami et partir très légère avant de revenir sur Auroville. Cela n'était pas prévu mais j'ai trop envie aussi de découvrir l'intérieur des terres et surtout me débrouiller pour trouver des petits parcours toute seule. J'ai aussi découvert non loin de Pondicherry des petites villes où je pourrai aller avec le rickshaw seule pour pas trop cher.
Autre moment sympa, j'ai fait passer plusieurs patients en iridologie et je découvre une véritable souffrance chez les membres de l'ashram dont la santé se détériore à cause d'une alimentation pas du tout adaptée. Les gérants semblent figés sur les derniers repas de Mother, sauf que si elle était encore là elle aurait forcément modifié le contenu puisque la maladie va à l'encontre de tout développement physique, mental et spirituel. Malheureusement, les travailleurs n'ont aucun argent et ne peuvent même pas s'acheter un fruit en dehors de leur repas donné par l'ashram. Je détaillerai plus tard la conversation que j'ai eue avec un ami plus lettré que d'autres qui a trouvé pour lui une façon justement de se tenir parfois un peu en marge avec la conscience du danger d'une telle nourriture. Il va souvent au restaurant avec des amis, donc il échappe un peu au carcan.
L'un des patiens que j'ai eu est professeur de Yoga et étudiant en psychologie indienne. Il a 45 ans mais continue d'étudier comme un élan nécessaire que je comprends vraiment. Dans la journée il m'a envoyé un sms pour m'inviter à dîner. Nous sommes allés dans un restaurant que je n'ai pas vraiment apprécié mais finalement Samarpan a commandé d'autres plats et nous nous sommes fait un mélange qui a finalement calmé les papilles. J'ai du mal à trouver des plats où il n'y a pas de friture et de fromage. Là j'ai remangé un peu de poisson mais j'ai fait un mauvais choix car il m'a été servi en boulettes avec du gingembre mélangé à d'horribles petits bouts de patates frites qui n'avaient rien à faire au milieu. Samarpan lui a fait le bon choix avec un poisson vapeur et des légumes bouillis. Je sais maintenant quel mot signifie sans friture et du coup je le garde au coin de la tête. Mais franchement c'était très moyen et super cher pour le contenu; je préfère amplement mon petit Selva en bord de plage. C'est bon, pas cher, ils sont aux petits soins avec moi mais par contre il faut oublier le cadre et ne pas trop regarder en détail l'état du sol...mais je n'ai jamais été malade donc ça me va très bien.
Voilà, ce matin je suis un peu nauséeuse, j'ai changé d'alimentation et j'ai un peu de mal à chaque fois à m'adapter. Du coup je vais reprendre des tickets du dining-room et couper la poire en deux: un seul repas au restaurant. J'invite un ami de l'ashram mercredi soir et suis à nouveau invitée pour jeudi soir normalement;
Demain je vais peut-être passer une journée préparée par l'office du tourisme pour le festival des temples. je dois confirmer ce matin.
Je peste contre les fourmis qui envahissent mon clavier. J'arrête-là, il me faut aller à l'école.
" All the same, I have decided that on the days when I do not study, I will not eat my lunch.
What a funny idea you have! To punish your body for a fault the vital has committed! It is no fair."
Mother
A la suite de cela, un divin jus de goyave bio du jardin nous a été servi sur la terrasse sublime de la propriété du lieu. Franchement, c'était le pied si je puis dire. Autour de nous dormaient ou travaillaient de puissants buffles aux cornes peintes en rouge. Génial. Le travail a repris ensuite et j'ai eu pour ma part le devoir d'arroser avec un gros tuyau assez lourd des ronds d'aloé vera qui en feraient rêver plus d'un. Comme je me suis fait piquer à la tête par je ne sais quelle bestiole type araignée je pense, je me suis mis de la gelée dessus et j'ai été immédiatement soulagée. Par contre, j'ai voulu la goûter et elle était si amer que j'ai mis plusieurs heures pour oublier cette sensation assez désagréable sur la langue. Rien à voir avec celle que je prends en France. Nick lui, a taillé des arbres. Pendant l'arrosage je papotais comme je pouvais avec une femme tamoul qui est embauchée là-bas.
On va me présenter la personne qui fait de la phytothérapie avec les espèces botaniques du jardin et j'ai vraiment hâte de ce moment-là. Il y a aussi le temps de la confection des bouquets qui ornent les chambres de Mother et Sri Aurobindo. Amusant car Mother incarne la structure et son bouquet doit toujours être le même. Par contre Sri Aurobindo, poète aimait quant à lui la liberté et le changement. Donc les bouquets changent.
On apprend aussi les techniques pour garder humides les fleurs coupées, c'est l'art de l'arrosage à la main. Sympa à faire aussi.
L'après-midi, j'ai été emmenée par mon amie Midouna et sa mère en ville dans un immense magasin de tissu qui aurait fait rêver Zola. Pour y aller ça a été assez amusant. D'abord il m'a fallu attendre deux heures que ces dames soient prêtes. Pendant ce temps-là j'ai été un peu forcée de manger une deuxième fois avec les hommes qui avaient préparé la sauce du riz. J'ai eu un peu de mal quand on m'a dit que c'était fait avec les bas morceaux mais bon, j'étais un peu dans une situation où le refus pourrait être mal interprété. Je passerai au régime à mon retour...
Ensuite on est parties à pied toutes les trois, je me sentais bien regardée par les autres femmes qui du coup se marraient et parlaient en tamoul à mes amies se racontant je ne sais quoi...La maman a une énergie impressionnante mais a mal aux pieds. Elle a donc voulu prendre le bus. Je m'attendais à un bus de ville assez grand mais en fait, c'est le petit bus du pick and drop qui s'est arrêté et c'est un moment inoubliable. Il n'y a que 10 places, on est serrés comme des sardines dans un petit espace tout peint en bleu avec des dessins des divinités et des écritures tamoul. Un véritable tape-cul.Inutile de dire que là encore, l'étrangère plantée au milieu a fait attraction! Ensuite on m'a laissée seule au magasin où je me suis achetée un très beau tissu pas cher du tout: 285 rps pour 5 mètres soit même pas 4 euros. Normalement c'est pour faire un sari mais je n'ai pas envie d'en porter donc je pense aller chez un tailleur me faire faire un saalvar kamiz ou tout simplement le garder tel quel. Malheureusement j'arrive au maximum du poids pour ma valise et je ne peux pas trop acheter des objets lourds.
Avec Nick on bâtit le projet de partir une semaine ensemble pour un petit tour bien particulier avec une pause dans l'ashram de Tiruvannamalai de Bhagavan Sri Ramana Maharshi. Comme ils n'ont plus d'eau, on pense dormir dans un autre ashram au pied d'une montagne un peu plus rural à moins de 8 km du premier. Le lieu est carrément magique. On se prendra une journée pour faire à pied le tour de la montagne comme un petit pélerinage. Avant on séjournera deux jours à Gingee et trois jours à Mahaballipuram pour voir les sculpteurs, les temples...et les singes. On attend la réponse de l'ashram pour organiser l'ensemble. Je pense laisser ma valise à un ami et partir très légère avant de revenir sur Auroville. Cela n'était pas prévu mais j'ai trop envie aussi de découvrir l'intérieur des terres et surtout me débrouiller pour trouver des petits parcours toute seule. J'ai aussi découvert non loin de Pondicherry des petites villes où je pourrai aller avec le rickshaw seule pour pas trop cher.
Autre moment sympa, j'ai fait passer plusieurs patients en iridologie et je découvre une véritable souffrance chez les membres de l'ashram dont la santé se détériore à cause d'une alimentation pas du tout adaptée. Les gérants semblent figés sur les derniers repas de Mother, sauf que si elle était encore là elle aurait forcément modifié le contenu puisque la maladie va à l'encontre de tout développement physique, mental et spirituel. Malheureusement, les travailleurs n'ont aucun argent et ne peuvent même pas s'acheter un fruit en dehors de leur repas donné par l'ashram. Je détaillerai plus tard la conversation que j'ai eue avec un ami plus lettré que d'autres qui a trouvé pour lui une façon justement de se tenir parfois un peu en marge avec la conscience du danger d'une telle nourriture. Il va souvent au restaurant avec des amis, donc il échappe un peu au carcan.
L'un des patiens que j'ai eu est professeur de Yoga et étudiant en psychologie indienne. Il a 45 ans mais continue d'étudier comme un élan nécessaire que je comprends vraiment. Dans la journée il m'a envoyé un sms pour m'inviter à dîner. Nous sommes allés dans un restaurant que je n'ai pas vraiment apprécié mais finalement Samarpan a commandé d'autres plats et nous nous sommes fait un mélange qui a finalement calmé les papilles. J'ai du mal à trouver des plats où il n'y a pas de friture et de fromage. Là j'ai remangé un peu de poisson mais j'ai fait un mauvais choix car il m'a été servi en boulettes avec du gingembre mélangé à d'horribles petits bouts de patates frites qui n'avaient rien à faire au milieu. Samarpan lui a fait le bon choix avec un poisson vapeur et des légumes bouillis. Je sais maintenant quel mot signifie sans friture et du coup je le garde au coin de la tête. Mais franchement c'était très moyen et super cher pour le contenu; je préfère amplement mon petit Selva en bord de plage. C'est bon, pas cher, ils sont aux petits soins avec moi mais par contre il faut oublier le cadre et ne pas trop regarder en détail l'état du sol...mais je n'ai jamais été malade donc ça me va très bien.
Voilà, ce matin je suis un peu nauséeuse, j'ai changé d'alimentation et j'ai un peu de mal à chaque fois à m'adapter. Du coup je vais reprendre des tickets du dining-room et couper la poire en deux: un seul repas au restaurant. J'invite un ami de l'ashram mercredi soir et suis à nouveau invitée pour jeudi soir normalement;
Demain je vais peut-être passer une journée préparée par l'office du tourisme pour le festival des temples. je dois confirmer ce matin.
Je peste contre les fourmis qui envahissent mon clavier. J'arrête-là, il me faut aller à l'école.
" All the same, I have decided that on the days when I do not study, I will not eat my lunch.
What a funny idea you have! To punish your body for a fault the vital has committed! It is no fair."
Mother
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