Aujourd'hui j'ai raté la pesée, dommage...ou tant mieux vu la difficulté à trouver une alimentation saine et biologique ici. Je me sens de plus en plus encombrée dans mon corps et le changement d'alimentation ne me va pas vraiment. Trop de graisses saturées, de céréales raffinées, pas assez de protéines, certainement trop peu de boisson vue la chaleur qu'il fait:. Cela suffit pour assombrir de temps en temps l'esprit car je manque un peu de vitalité ces derniers temps. C'est vrai aussi que je travaille beaucoup pour l'ashram; Bien sûr, cela m'apporte beaucoup et m'aide à structurer mon temps, mais en même temps, je m'aperçois que les moments que je préfère sont ceux où je m'éloigne à nouveau seule dans la foule, en inconnue. J'apprécie les rencontres d'une seule fois, où l'on partage un instant simple et fort parce que justement on sait qu'il ne s'agit que d'une liaison entre deux temps et deux espaces. Evidemment cette liaison pour moi a énormément de sens, aussi fugace soit-elle, car je suis toujours à oeuvrer pour que la trame de ma vie soit plus régulière et plus forte que ce qu'elle a pu être par le passé à force de chercher juste à remplir les creux alors qu'il s'agissait en fait d'une autre démarche: celle consistant à bâtir une structure, des bords sur lesquels me poser avant de replonger dans la mouvance d'une vie qui a tendance à m'absorber. J'ai des moments de doute, d'anxiété même car je mets à l'épreuve ma capacité à m'adapter et à m'intégrer. A l'évidence les choses se confirment: je ne suis pas faite pour rester à un endroit car très vite je me noie dans la routine. Là je n'ai qu'une envie, nager et sentir l'eau me soutenir, me dépasser...mais trouver un lieu pour cela est vraiment difficile...et toujours cette envie d'être seule pour ne pas avoir à subir les regards. Je n'ose même pas mettre une robe pour sortir, même longue car ici très vite le cercle se referme autour de toi. Je pense malgré tout aller à Paradise Beach dimanche pour profiter de la plage de sable, mais je ne peux pas me baigner car je dois surveiller mes affaires et les femmes se baignent habillées. Chaque pays à une relation à la liberté différente: ce qui est possible quelque part ne l'est plus ailleurs. Mais je sais aussi qu'en restant sur place on finit pas trouver des solutions à ce qui finalement ne devient plus un problème dès lors où l'on s'en tient à ce qui est et qu'on cherche la liberté d'action ailleurs. C'est un peu idiot ce que j'écris, je m'en rends compte mais là je suis dans un état pseudo hypnotique à cause de la chaleur, et je dois préparer le cours d'iridologie que je vais donner à la Clinique des yeux. Sincèrement là, je n'ai pas spécialement envie d'y aller car je suis très fatiguée. Je dors peu en ce moment à cause des problèmes de digestion et je me lève extrêmement tôt.
Je suis contente de retourner un peu au dining room de l'ashram moi qui commençait à m'en plaindre: finalement c'est peut-être assez bourratif mais au moins ça a le mérite de n'être pas du tout gras et pas trop sucré. Je n'ai qu'à compléter un peu à côté avec des fruits voir un peu de légumes que je peux prendre dans une petite boîte. Après mon cours, je pense que je vais passer dire bonjour à une femme Tamoul que j'ai connue dans le quartier des pêcheurs et qui doit penser que je ne viendrai plus. C'est juste que chaque fois je dois encore et encore manger et que je ne sais plus à quel moment passer pour pouvoir accepter quelque chose. Du coup j'irai juste avant le repas de l'ashram et si je dois manger, je me passerai de la suite.
Ce matin j'ai repris mes pieds pour traverser le quartier et j'ai pu à nouveau me faire de jolies photos de vie, toujours avec un grand respect intérieur car c'est souvent difficile de "voler" une situation sans risquer de passer pour une voyeuse. Je n'y vois que de la beauté et ce que je prends a mes yeux est soutenu par l'amour et l'art.
Je suis contente de retourner un peu au dining room de l'ashram moi qui commençait à m'en plaindre: finalement c'est peut-être assez bourratif mais au moins ça a le mérite de n'être pas du tout gras et pas trop sucré. Je n'ai qu'à compléter un peu à côté avec des fruits voir un peu de légumes que je peux prendre dans une petite boîte. Après mon cours, je pense que je vais passer dire bonjour à une femme Tamoul que j'ai connue dans le quartier des pêcheurs et qui doit penser que je ne viendrai plus. C'est juste que chaque fois je dois encore et encore manger et que je ne sais plus à quel moment passer pour pouvoir accepter quelque chose. Du coup j'irai juste avant le repas de l'ashram et si je dois manger, je me passerai de la suite.
Ce matin j'ai repris mes pieds pour traverser le quartier et j'ai pu à nouveau me faire de jolies photos de vie, toujours avec un grand respect intérieur car c'est souvent difficile de "voler" une situation sans risquer de passer pour une voyeuse. Je n'y vois que de la beauté et ce que je prends a mes yeux est soutenu par l'amour et l'art.
Révisions avant l'école |
Tout est toujours aussi magnifique à lire, à voir, pas toujours facile pour toi j'imagine - la nourriture me paraît assez compliquée à gérer -, en tout cas quelle belle expérience, quelle belles rencontres...
RépondreSupprimerJe te lis assidument.
Je t'embrasse, Vi.
Merci Vi, en fait je m'aperçois qu'à l'étranger le véritable problème surgit et n'est en aucun cas celui qui me faisait si peur: je n'ai justement pas peur d'être seule, de marcher dans des lieux inconnus, de cotoyer les odeurs, des scènes pas forcément faciles, de demander, de travailler, d'acheter...non, tout ça fonctionne, même affronter certains problèmes...ce qui reste c'est pas la bouffe non plus car au final, partager un repas ça ne me dérange pas en soi vu les supers moments que je passe avec des étrangers chaque jour...c'est la modification ( tu comprends) qui s'en suit et qui bloque tout...En fait il me faut sans cesse jongler, calculer même et c'est vraiment ce qui me "pèse" le plus...mais la vie l'emporte et j'apprends à ne pas me plomber avec cela, je régulerai à mon retour mais bien heureuse de ne pas avoir accès aux miroirs...les photos faites par les autres ont suffit pour me donner une raclée. Mais ce qui compte c'est ce qui se joue dans le rapport aux autres et ça c'est très positif...Bisous
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