Hier j'ai enfin récupéré mon Salwar-Kamiz à Goubert Marché. Evidemment le tailleur l'avait fait trop petit et j'ai dû lui demander de rajouter des centimètres au niveau de la poitrine et des manches. J'ai attendu au milieu des poissons qu'éventaient les vendeuses en fin de journée pendant plus d'une heure. J'en ai profité pour m'acheter une petite boîte à 10 roupies pour pouvoir y mettre quelques épices que je saupoudre sur le riz blanc de l'ashram. Cela dit, depuis quelques jours on dirait qu'ils ont amélioré leur recette de Sambar et cette soupe de légumes commence vraiment à être à mon goût. Finalement ça me va mieux d'aller au dining-room car c'est vraiment moins gras et il n'y a jamais de friture. Je m'offrirai le restaurant au gré de mes rencontres mais n'en ferai plus une habitude. De même, je préfère n'acheter que ce qui me manque en dehors: des crudités et des fruits. Ainsi je pense pouvoir tenir la route car j'ai vraiment du mal à trouver un rythme alimentaire qui ne me coupe pas les jambes tellement la digestion est clairement impossible.
Ce matin, j'ai amené le jeune américain avec moi à Railway station pour prendre des renseignements sur les possibles voyages d'une journée à faire en dehors de Pondichery. Nick regardait les mouches voler donc j'ai pris les devants et j'ai finalement demandé les renseignements à un "blanc", européen a priori qui m'a conseillé d'aller au Bus Stand ce que nous avons fait. Là, ça n'a pas été aisé de trouver le quai des informations car tout était écrit en Tamoul. J'avais pris note grâce au sacro-saint guide du Routard que je devais chercher le quai numéro 11. Le problème c'est qu'aucun numéro n'est écrit sauf...le 7! J'ai donc fait rapidement mes comptes en partant de la droite puis de la gauche et j'ai trouvé. Finalement, j'ai obtenu les renseignements que je désirais et je vais donc partir à Gingee à 65 km de Pondi avec Nick mercredi. Le prix est dérisoire! 75 roupies soit à peine un euro pour deux heures de bus! Ensuite j'irai à Mahaballipuram et Tirunnamavalai dans les jours qui vont suivre. J'ai hâte d'aller à la rencontre des singes que je n'ai pas encore croisés ici depuis mon arrivée.
Ensuite, j'ai proposé la visite du jardin botanique. Il y a de magnifiques espèces d'arbres, de fleurs, mais hélas la tornade de décembre a laissé des traces terribles. Beaucoup d'arbres se sont abattus et il règne un climat de bataille contre une Nature qui prend tous ses droits lorsqu'elle décide de montrer sa rage et ses forces souterraines. Pour ma part c'est assez étrange car dans ce spectacle j'ai un sentiment mêlé d'effroi et d'admiration car bien souvent j'ai eu en moi ces élans destructeurs et voir que la Nature sensée être justement ce qui doit inspirer l'homme lorsqu'il se cantonne à sucer son ego a aussi ses moments d'emportement et de folie, cela me rassure énormément. Je crois sincèrement que la vie n'a pas à tendre vers la perfection en dépit de ce que je peux lire et entendre ici ou là sur la spiritualité. Elle doit justement avoir l'humilité de faire avec ses travers, ses noeuds, ses trous, ses béances, ses déséquilibres, ce qui brûle, ce qui casse, ce qui submerge pour justement ne pas être tronquée, évidée, équeutée, poncée, élimée et donner l'illusion d'un spectacle dont à force tout acteur ou spectateur se lasserait. Oui, un monde apollonien parfois ça fait vraiment du bien, on a envie d'y rester "infiniment", ne plus "en décoller", se laisser happer par cette quiétude et cette ordonnancement des choses multicolores, imbriquées, harmonieuses...mais pour combien de temps, et pour quel sens ? J'ai pris du recul face à la mort du petit lapin. C'est idiot, mais lorsque tout est là pour laisser entrer l'inspiration d'une beauté qui n'en finit pas de nous caresser extérieurement et intérieurement et que d'un coup, sous nos pieds agonise une toute petite créature abandonnée par sa maman parce que trop fragile et bien c'est le diabolus in musica qui fait reprendre la mesure de la réalité. En aucun cas la spiritualité ne doit oter la part dyonisiaque du monde: pourquoi le ferait-elle si ce n'est pour poser un autre leurre sur le monde? Quand la vie est fauchée, les coeurs meurtris, n'a-t-on pas le droit de pleurer pour l'injustice? Oui il faut accepter certaines choses qui nous dépassent et on affronte bien mieux une situation il est vrai de sang-froid...mais personnellement, je préfère mille fois voir un coeur exploser un bon coup puis se recomposer en cristal encore plus fin et conscient de la part de l'ombre du monde, plutôt qu'une personne immobile ou feint de l'être et qui bien souvent juge les autres comme étant des êtres faibles et sans discernement.
Je m'égare...et j'aime cet égarement qui me soulage et me sous-l'âge ( la vie et la mort réunies...)
L'après-midi je me suis offert une escapade à Paradise Beach car depuis longtemps je rêve de voir et plage de sable fin et pouvoir m'y reposer un temps. C'est chose faite et ne regrette pas les petites dépenses supplémentaires occasionnées mais parfaitement gérées. Le matin en sortant de la clinique des Yeux, j'ai demandé à un rickshaw combien il me prendrait pour me mener à Boat House à 8 km de là. Il m'a dit un prix très acceptable que je n'ai pas eu à négocier: 150 rps. Mais évidemment, après le repas il n'était plus là, donc j'ai un peu demandé à Nick de se prendre par la main et d'aller sonder d'autres rickshaw. Tous étaient plus chers et Nick ne voulait pas négocier. Alors je l'ai fait et même pour 10 roupies de plus j'ai refusé et finalement voyant que j'allais partir, la voiture a démarré pour ce prix. Ensuite, comme d'habitude à l'entrée de la boat house j'ai menti en disant que je n'avais pas d'appareil photo: à chaque fois ils font payer le double l'entrée pour trois malheureuses photos d'un palmier et d'une plage. J'ai un peu flippé après car un garde nous a fait ouvrir nos sacs mais il vérifiait simplement si nous n'avions pas d'objets dangereux. Ensuite il a fallu payer 100 roupies pour la traversée ce qui a paru cher à Nick, mais moi ça m'allait car beaucoup de gens travaillent sur cette plage, les toilettes sont nickel, des femmes ramassent en continu tout ce que les indiens balancent nonchalamment sur le sable et dans l'eau et il y a des surveillants. A ce prix on ne peut même pas rentrer dans une piscine en ville. Par contre normalement on ne peut pas rester plus de deux heures pour justement qu'il n'y ait pas trop de monde, mais là encore j'ai négocié et quand j'ai vu que les locaux restaient parfois 4 heures sans aucun contrôle j'ai décidé de faire de même ce qui n'a posé aucun problème. L'océan est vraiment dangereux et à 4 mètres du bord, là encore on sent toutes ses forces sur nos corps et j'aime ça. J'aime sentir que quelque chose parfois me résiste et m'oblige un peu à le respecter... j'aime aussi pouvoir nager longtemps en toute sérénité, mais les deux font du bien et j'accepte justement ces écarts qui permettent l'équilibre dans ces oppositions. L'eau n'est certainement pas très propre mais tant pis, j'ai mes huiles essentielles anti-bactériennes et anti-virales et je décide de ce qui est bon pour moi ou non par le feeling. Et là, j'avais envie de plonger dedans, ce que j'ai fait...tout habillée à l'indienne! Bon, c'est un peu gênant quand on a des pack de sable dans le pantalon mais en même temps le côté positif c'est que personne ne me voit en maillot et ça je n'ai toujours pas dépassé ce blocage.
Au retour, dans le bateau, j'étais assise à côté d'une famille venant du Pundjab, au-dessus de Delhi. Spontanément ils m'ont proposé de me ramener en voiture à Pondichery et lorsque je leur ai dit que je n'étais pas seule cela ne leur a posé aucun problème. C'était super sympa. Nous avons été un peu serrés car c'était une famille d'obèses et et a 5 dans une voiture pas plus grande qu'une clio c'était un peu juste. En tout cas c'était adorable de leur part. Cela m'a évité une nouvelle négociation entre rickshaws.
Ensuite c'est une petite anecdote mais pas des moindres qui a marqué ma journée. En marchant jusqu'au dining-room où nous avions laissé nos vélos, Nick s'est fait aborder par un petit mendiant. Etrangement c'est rare que l'on m'aborde, c'est vrai que je n'entre pas dans cette logique de mendicité sinon bien vite on ne s'en sort plus. Je donne parfois un ou deux roupies en sortant d'un magasin mais vu que dans les magasins de plus en plus souvent au lieu de me donner des roupies on me donne des bonbons car "ils n'ont pas de change" ( ben voyons), et bien je me garde les quelques roupies que j'ai en monnaie pour d'autres menus achats et pour les pourboire dans certains restaurants. Aux mendiants je donne plus souvent mes bananes en sortant du dining-room et ça ne semble pas leur déplaire non plus. Donc Nick s'arrête et ouvre son porte-feuille: je m'attendais à ce qu'il sorte quelques roupies. Mais je le vois sortir un billet...pas un billet de 10, de 20, de 50! Non, un billet de 100 roupies à un gamin de 4 ans maxi! Je ne vous dis pas ce que ça représente pour ces mendiants mais c'est une somme impressionnante...J'ouvre des yeux de merlan mais à peine le temps de les fermer- ces yeux de merlan- qu'un vieux s'approche de Nick à son tour et lui tend la main. Et voilà que Nick recommence: il ouvre son porte-feuille devant tout le monde et ressort un billet de 100 roupies! Je crois halluciner là, et je l'entraîne bien vite loin en lui demandant s'il réalise ce qu'il donne. Apparemment pas du tout! Je lui explique que ce sont des sommes énormes pour eux et qu'il va se retrouver avec une horde de mendiants qui vont penser à chacun de ses passages qu'il est truffé de sous. Et là, paf, ça ne rate pas, j'entends appeler à l'arrière et je vois un couple de mendiants handicapés se ramener et commencer à entourer Nick. Là ça m'a carrément énervée et je me suis dit, je le laisse un peu à sa merde et je continue mon chemin. Evidemment j'ai attendu quelques dizaines de mètres plus loin prête à intervenir car finalement, Nick n'a que 22 ans et même s'il m'assure ne pas être naïf, ça fait plusieurs fois que j'interviens pour le sortir de petites situations pas trop graves mais qui prouvaient bien que bien vite il n'en mènerait pas large. Et là, il redonne 100 roupies! Après nous avons eu une petite discussion, je pense qu'il a compris car il ne pensait pas que pour eux cela représentait autant. En attendant il a vraiment était le Jésus du soir et pour ma part je n'ai pas trouvé ces dons sains même si l'intention était très bonne.
J'ai par la suite passé une assez bonne soirée seule en arpentant le grand marché nocturne autour de Goubert Market, plein de lumières, de bruits, de marchands de toutes sortes...ça m'a permis d'attendre le repas qui est assez tard le dimanche et de voir que je me sentais vraiment très à l'aise dans cette foule bien vivante ce qui 'est jamais le cas en France. Je trouve ce mouvement et ce mélange encore une fois très beaux et même si parfois voir un homme décharné sur le sol dormir couvert de mouches, la tête près de détritus ça me touche, j'apprends à vivre dans cet entrelacs de vie et de mort...et à y voir de la lumière et de la beauté, même si pour certains spirituels, ce regard sur l'extérieur est totalement incompatible avec une véritable vie spirituelle intérieure. Je reste convaincue du contraire: pour ma part, la seule façon de ne pas se retrouver avec un ego démesuré tout en vivant, c'est de se décentrer pour après pouvoir mieux se recentrer. Et non pas exclure pour ne pas avoir à y penser et après ne pas avoir à voir et ressentir, ou s'en tenir à voir et ressentir uniquement ce qui n'ébranle pas...le jour où il y aura l'effondrement des murs et une tornade qui s'abattront sur cette vie hyper exclu(e)-sive, ça peut faire mal. Evidemment si l'on pense que penser que jamais rien ne peut arriver de mal permet que jamais rien n'arrive de mal, tant mieux, c'est sûr que ça résout pas mal de tracas mais ça me laisse un peu sceptique sur la réalité de la vie. En attendant, je n'ai pas encore trouvé la voie qui me convient et ça finit toujours en désaffection...j'attends encore beaucoup de ma recherche personnelle, de mes rencontres et de mes expériences à venir.
Ce matin, j'ai amené le jeune américain avec moi à Railway station pour prendre des renseignements sur les possibles voyages d'une journée à faire en dehors de Pondichery. Nick regardait les mouches voler donc j'ai pris les devants et j'ai finalement demandé les renseignements à un "blanc", européen a priori qui m'a conseillé d'aller au Bus Stand ce que nous avons fait. Là, ça n'a pas été aisé de trouver le quai des informations car tout était écrit en Tamoul. J'avais pris note grâce au sacro-saint guide du Routard que je devais chercher le quai numéro 11. Le problème c'est qu'aucun numéro n'est écrit sauf...le 7! J'ai donc fait rapidement mes comptes en partant de la droite puis de la gauche et j'ai trouvé. Finalement, j'ai obtenu les renseignements que je désirais et je vais donc partir à Gingee à 65 km de Pondi avec Nick mercredi. Le prix est dérisoire! 75 roupies soit à peine un euro pour deux heures de bus! Ensuite j'irai à Mahaballipuram et Tirunnamavalai dans les jours qui vont suivre. J'ai hâte d'aller à la rencontre des singes que je n'ai pas encore croisés ici depuis mon arrivée.
Ensuite, j'ai proposé la visite du jardin botanique. Il y a de magnifiques espèces d'arbres, de fleurs, mais hélas la tornade de décembre a laissé des traces terribles. Beaucoup d'arbres se sont abattus et il règne un climat de bataille contre une Nature qui prend tous ses droits lorsqu'elle décide de montrer sa rage et ses forces souterraines. Pour ma part c'est assez étrange car dans ce spectacle j'ai un sentiment mêlé d'effroi et d'admiration car bien souvent j'ai eu en moi ces élans destructeurs et voir que la Nature sensée être justement ce qui doit inspirer l'homme lorsqu'il se cantonne à sucer son ego a aussi ses moments d'emportement et de folie, cela me rassure énormément. Je crois sincèrement que la vie n'a pas à tendre vers la perfection en dépit de ce que je peux lire et entendre ici ou là sur la spiritualité. Elle doit justement avoir l'humilité de faire avec ses travers, ses noeuds, ses trous, ses béances, ses déséquilibres, ce qui brûle, ce qui casse, ce qui submerge pour justement ne pas être tronquée, évidée, équeutée, poncée, élimée et donner l'illusion d'un spectacle dont à force tout acteur ou spectateur se lasserait. Oui, un monde apollonien parfois ça fait vraiment du bien, on a envie d'y rester "infiniment", ne plus "en décoller", se laisser happer par cette quiétude et cette ordonnancement des choses multicolores, imbriquées, harmonieuses...mais pour combien de temps, et pour quel sens ? J'ai pris du recul face à la mort du petit lapin. C'est idiot, mais lorsque tout est là pour laisser entrer l'inspiration d'une beauté qui n'en finit pas de nous caresser extérieurement et intérieurement et que d'un coup, sous nos pieds agonise une toute petite créature abandonnée par sa maman parce que trop fragile et bien c'est le diabolus in musica qui fait reprendre la mesure de la réalité. En aucun cas la spiritualité ne doit oter la part dyonisiaque du monde: pourquoi le ferait-elle si ce n'est pour poser un autre leurre sur le monde? Quand la vie est fauchée, les coeurs meurtris, n'a-t-on pas le droit de pleurer pour l'injustice? Oui il faut accepter certaines choses qui nous dépassent et on affronte bien mieux une situation il est vrai de sang-froid...mais personnellement, je préfère mille fois voir un coeur exploser un bon coup puis se recomposer en cristal encore plus fin et conscient de la part de l'ombre du monde, plutôt qu'une personne immobile ou feint de l'être et qui bien souvent juge les autres comme étant des êtres faibles et sans discernement.
Je m'égare...et j'aime cet égarement qui me soulage et me sous-l'âge ( la vie et la mort réunies...)
L'après-midi je me suis offert une escapade à Paradise Beach car depuis longtemps je rêve de voir et plage de sable fin et pouvoir m'y reposer un temps. C'est chose faite et ne regrette pas les petites dépenses supplémentaires occasionnées mais parfaitement gérées. Le matin en sortant de la clinique des Yeux, j'ai demandé à un rickshaw combien il me prendrait pour me mener à Boat House à 8 km de là. Il m'a dit un prix très acceptable que je n'ai pas eu à négocier: 150 rps. Mais évidemment, après le repas il n'était plus là, donc j'ai un peu demandé à Nick de se prendre par la main et d'aller sonder d'autres rickshaw. Tous étaient plus chers et Nick ne voulait pas négocier. Alors je l'ai fait et même pour 10 roupies de plus j'ai refusé et finalement voyant que j'allais partir, la voiture a démarré pour ce prix. Ensuite, comme d'habitude à l'entrée de la boat house j'ai menti en disant que je n'avais pas d'appareil photo: à chaque fois ils font payer le double l'entrée pour trois malheureuses photos d'un palmier et d'une plage. J'ai un peu flippé après car un garde nous a fait ouvrir nos sacs mais il vérifiait simplement si nous n'avions pas d'objets dangereux. Ensuite il a fallu payer 100 roupies pour la traversée ce qui a paru cher à Nick, mais moi ça m'allait car beaucoup de gens travaillent sur cette plage, les toilettes sont nickel, des femmes ramassent en continu tout ce que les indiens balancent nonchalamment sur le sable et dans l'eau et il y a des surveillants. A ce prix on ne peut même pas rentrer dans une piscine en ville. Par contre normalement on ne peut pas rester plus de deux heures pour justement qu'il n'y ait pas trop de monde, mais là encore j'ai négocié et quand j'ai vu que les locaux restaient parfois 4 heures sans aucun contrôle j'ai décidé de faire de même ce qui n'a posé aucun problème. L'océan est vraiment dangereux et à 4 mètres du bord, là encore on sent toutes ses forces sur nos corps et j'aime ça. J'aime sentir que quelque chose parfois me résiste et m'oblige un peu à le respecter... j'aime aussi pouvoir nager longtemps en toute sérénité, mais les deux font du bien et j'accepte justement ces écarts qui permettent l'équilibre dans ces oppositions. L'eau n'est certainement pas très propre mais tant pis, j'ai mes huiles essentielles anti-bactériennes et anti-virales et je décide de ce qui est bon pour moi ou non par le feeling. Et là, j'avais envie de plonger dedans, ce que j'ai fait...tout habillée à l'indienne! Bon, c'est un peu gênant quand on a des pack de sable dans le pantalon mais en même temps le côté positif c'est que personne ne me voit en maillot et ça je n'ai toujours pas dépassé ce blocage.
Ensuite c'est une petite anecdote mais pas des moindres qui a marqué ma journée. En marchant jusqu'au dining-room où nous avions laissé nos vélos, Nick s'est fait aborder par un petit mendiant. Etrangement c'est rare que l'on m'aborde, c'est vrai que je n'entre pas dans cette logique de mendicité sinon bien vite on ne s'en sort plus. Je donne parfois un ou deux roupies en sortant d'un magasin mais vu que dans les magasins de plus en plus souvent au lieu de me donner des roupies on me donne des bonbons car "ils n'ont pas de change" ( ben voyons), et bien je me garde les quelques roupies que j'ai en monnaie pour d'autres menus achats et pour les pourboire dans certains restaurants. Aux mendiants je donne plus souvent mes bananes en sortant du dining-room et ça ne semble pas leur déplaire non plus. Donc Nick s'arrête et ouvre son porte-feuille: je m'attendais à ce qu'il sorte quelques roupies. Mais je le vois sortir un billet...pas un billet de 10, de 20, de 50! Non, un billet de 100 roupies à un gamin de 4 ans maxi! Je ne vous dis pas ce que ça représente pour ces mendiants mais c'est une somme impressionnante...J'ouvre des yeux de merlan mais à peine le temps de les fermer- ces yeux de merlan- qu'un vieux s'approche de Nick à son tour et lui tend la main. Et voilà que Nick recommence: il ouvre son porte-feuille devant tout le monde et ressort un billet de 100 roupies! Je crois halluciner là, et je l'entraîne bien vite loin en lui demandant s'il réalise ce qu'il donne. Apparemment pas du tout! Je lui explique que ce sont des sommes énormes pour eux et qu'il va se retrouver avec une horde de mendiants qui vont penser à chacun de ses passages qu'il est truffé de sous. Et là, paf, ça ne rate pas, j'entends appeler à l'arrière et je vois un couple de mendiants handicapés se ramener et commencer à entourer Nick. Là ça m'a carrément énervée et je me suis dit, je le laisse un peu à sa merde et je continue mon chemin. Evidemment j'ai attendu quelques dizaines de mètres plus loin prête à intervenir car finalement, Nick n'a que 22 ans et même s'il m'assure ne pas être naïf, ça fait plusieurs fois que j'interviens pour le sortir de petites situations pas trop graves mais qui prouvaient bien que bien vite il n'en mènerait pas large. Et là, il redonne 100 roupies! Après nous avons eu une petite discussion, je pense qu'il a compris car il ne pensait pas que pour eux cela représentait autant. En attendant il a vraiment était le Jésus du soir et pour ma part je n'ai pas trouvé ces dons sains même si l'intention était très bonne.
J'ai par la suite passé une assez bonne soirée seule en arpentant le grand marché nocturne autour de Goubert Market, plein de lumières, de bruits, de marchands de toutes sortes...ça m'a permis d'attendre le repas qui est assez tard le dimanche et de voir que je me sentais vraiment très à l'aise dans cette foule bien vivante ce qui 'est jamais le cas en France. Je trouve ce mouvement et ce mélange encore une fois très beaux et même si parfois voir un homme décharné sur le sol dormir couvert de mouches, la tête près de détritus ça me touche, j'apprends à vivre dans cet entrelacs de vie et de mort...et à y voir de la lumière et de la beauté, même si pour certains spirituels, ce regard sur l'extérieur est totalement incompatible avec une véritable vie spirituelle intérieure. Je reste convaincue du contraire: pour ma part, la seule façon de ne pas se retrouver avec un ego démesuré tout en vivant, c'est de se décentrer pour après pouvoir mieux se recentrer. Et non pas exclure pour ne pas avoir à y penser et après ne pas avoir à voir et ressentir, ou s'en tenir à voir et ressentir uniquement ce qui n'ébranle pas...le jour où il y aura l'effondrement des murs et une tornade qui s'abattront sur cette vie hyper exclu(e)-sive, ça peut faire mal. Evidemment si l'on pense que penser que jamais rien ne peut arriver de mal permet que jamais rien n'arrive de mal, tant mieux, c'est sûr que ça résout pas mal de tracas mais ça me laisse un peu sceptique sur la réalité de la vie. En attendant, je n'ai pas encore trouvé la voie qui me convient et ça finit toujours en désaffection...j'attends encore beaucoup de ma recherche personnelle, de mes rencontres et de mes expériences à venir.
enfin ,j'ouvre facebook et je peux te suivre ... tu fais des photos superbes et les commentaires comme d'habitude ..passionnants
RépondreSupprimerce sont tes ravisseurs qui t'ont pris en photo pour bien prouver que tu es encore là???... lalala
les couleurs sont incroyables quelle luminosité!
Il faudrait que tu envoies un mail à Vincent pour lui demander dans quel hôtel il nous avait amené où il y avait une méga piscine si tu veux pouvoir te baigner une fois enfin en maillot de bain.
Maman
En fait je préfère ne pas me baigner en maillot de bain car de ce côté là...( c'est l'enfer car plus plus plus et pas du tout acceptation...ça reste le noeud...) la mer j'aime bien parce que je sens le poisson pourri et l'iode en dessous quand même. Je rêve de manger un poisson à la plancha. Tu sais ici les prix ont vraiment monté et un plat avec du vrai bon poisson ( pas des nuggets comme ils te servent partout), c'est plus d'une nuit de guest house. Sinon oui, les couleurs sont très belles mais mon appareil n'est pas si bien que cela maintenant. J'en achèterai un mieux pour l'autre voyage peut-être.
RépondreSupprimerPour cette gare c'est dans le jardin botanique, la gare est comme le reste: désaffectée.
Là j'ai un peu le blues aujourd'hui, c'est la grève en ville, et du coup ce que j'avais prévu est annulé et en regardant quelques photos de cali j'ai envie de lui faire un gros câlin...demain je vais à Gingee en bus :-)