samedi 11 août 2012



Retour à Auroville. Départ un peu rocambolesque vu que le bus était parti 30 minutes à l'avance et que j'ai dû négocier ferme le trajet en rickshaw. Je suis cependant arrivée à temps pour visionner le film obligatoire pour les visiteurs de la première fois du Matrimandir. Un beau film, juste ce qu'il faut pour donner envie de vivre à l'heure aurovillienne...à condition d'en avoir les moyens car pour les guests, rien n'est donné et il faut séjourner suffisamment de temps pour changer de statut et peut-être trouver le moyen de participer à des activités en monnayant moins. Il faut vraiment avoir la vocation pour devenir habitant de ce lieu qui a tellement de mal à évoluer dans la perspective lancée par Mère et Sri Aurobindo. Heureusement, certaines âmes pérennisent le concept primordial et continuent à innover et à dynamiser le lieu.Discuter avec ces personnes donne envie de s'y impliquer à sa manière...pour ma part pas forcément en vivant sur place, mais peut-être en y œuvrant par intermittence en gardant un suivi pas nécessairement "visible" dans ces entre-deux. Il suffit d'avoir le don d'ubiquité: facile quand on comprend comment on peut commencer à le développer! Le début est lancé avec ce projet autour d'une eau solidaire, non seulement potable mais aux qualités bioélectroniques, physiologiques, spirituelles nécessaires pour une bonne santé. L'objectif permet à court terme d'offrir des fontaines de cette eau de qualité à des villages qui en sont dépourvus en Inde et en Afrique.

Hier avec mon ami, armés de notre moto et de nos prospectus, nous avons fait un bon tour d'Auroville et des Guest Houses pour leur présenter le projet mais surtout la soirée d'information qui va avoir lieu dans quelques jours. J'aurais simplement un compte-rendu, un peu déçue de devoir rentrer en France. Mais je ne m'inquiète pas, le projet est déjà suffisamment matérialisé pour qu'il fonctionne et se développe. Je suis partante pour donner un coup de main car s'il y a bien un élément que je trouve indispensable en qualité à la vie: c'est l'eau...( avec l'air). La nourriture aussi, bien sûr, mais une eau non potable entraîne tant de maladies et d'insalubrité que cela doit être une priorité. On doit dépasser la notion de potabilité et de simple filtration. Il faut faire des analyses précises pour être certain qu'au final on obtient l'eau que l'on souhaite. Ce que j'aime aussi dans le procédé c'est l'inclusion de techniques sonores pour obtenir une cristallisation révélant une pureté magnétique. Là je ne peux pas entrer dans les détails, par manque personnel encore de connaissances approfondies sur la complexité du mécanisme, mais pour avoir déjà un peu travaillé sur le sujet et rencontré ici ou là des personnes qui en savent beaucoup sur l'importance d'une eau saine, je pense que ce qui m'a été présenté ici, vaut la peine que je m'y attarde par la suite. Pour moi déjà.

Ce petit tour aurovillien m'a fait découvrir des lieux cachés magnifiques dans les méandres de routes sablonneuses. Cela m'a donné envie d'y revenir plus longuement par la suite...

La visite du Matrimandir a été un peu ternie par le manque de soleil qui a réduit la réflexion solaire sur la boule de cristal mais c'est resté malgré tout féérique pour moi. J'ai vraiment eu l'impression de passer en quelques minutes dans un monde surnaturel, un lieu digne de romans de science-fiction avec cette pureté blanche intérieure. Nous avons été obligés de mettre des chaussettes blanches pour ne laisser aucune marque. Moquette blanche, marbre blanc, colonnes blanches gigantesques dans cette salle de méditation collective extraordinaire où les énergies individuelles ne peuvent que se cristalliser en une Unique Énergie dans cette boule de cristal centrale qui reçoit et projette autour d'elle de façon circulaire le tube de lumière filtrée par le haut de la boule.


Le seul bémol du lieu c'est l'écho qui rebondit, et il est quasi impossible de passer inaperçu si l'on est pris d'un éternuement dû à la fraîcheur du lieu, ou d'un gargouillement du ventre. Mais c'est une bonne leçon de maintien pour les indiens qui en général on dû mal à réprimer leurs bruits!

Là, je dois filer, je repars travailler pour mon dernier jour à l'orphelinat. J'ai eu ce matin beaucoup de mal à quitter le jardin de l'ashram et les personnes qui y travaillent. On m'a ouvert une belle noix de coco fraîche et j'ai pu me faire après avec la chair que l'on m'a détachée avec une petite serpe, une bonne petite salade de fruit en achetant mangues et papayes à mon retour. J'ai eu un peu mal au coeur car je suis allée chez une autre vendeuse pendant que la mienne avait quelques clients sur son bord de route et lorsqu'elle m'a aperçue, elle m'a fait un petit signe tout triste avec son petit garçon dans les bras du style: pourquoi t'es pas venue chez moi? J'ai montré que je devais aussi aller vers les autres aussi qui en ont autant besoin qu'elle, mais ça m'a vraiment fait mal au ventre.
L'inde c'est aussi ça: faire des choix...et ça n'est pas toujours simple quand on t'appelle dans toutes les directions. J'ai pris l'habitude d'acheter là où il y en a le moins en présentation, là où finalement on n'a pas à négocier tant les prix sont corrects et les vendeurs si contents de se faire quelques roupies pour survivre...
J'adore leur façon de me proposer tout leur étalage, peser avec leurs petits poids à l'emporte-pièce et parfois au dernier moment, conscients qu'ils t'ont un peu abusé sur le poids, te rajouter deux carottes ou trois petites bananes...
Je les aime et ça me fait vraiment de la peine de ne plus y retourner...j'ai besoin d'eux aussi pour me sentir vivre...
Je n'aime pas ces grands magasins qui me font perdre le contact avec la réalité, et qui proposent tant de choses si chères, si préparées, si inutiles...et pourtant je me fais avoir...et je m'en veux tellement.

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