jeudi 9 août 2012

J'arrive à la fin de ce premier voyage, j'ai réussi à remonter la barre de la semaine dernière mais à nouveau si fatiguée qu'hier soir je me suis couchée à 19h. La nuit fut coupée par un moment délicieux: un vent violent a ouvert la porte de ma chambre et je suis sortie sur le balcon. La température avait chuté d'au moins 15 degrés! Un vrai bonheur pour le corps qui n'en peut plus de cette chaleur et de cette moiteur. Je pense d'ailleurs que ma léthargie vient d'une difficulté progressive de mon corps à parvenir à se tempérer.
La luminosité était féérique avec la lune gibbeuse qui dessinait les cocotiers agités sur le ciel gris constellé de nuages tout en nuances de gris. Le chant du vent aussi était si agréable comparé au bruit des coups de pétards ponctuant toutes les nuits, que je n'ai pas pu m'empêcher en nuisette de m'asseoir sur le rebord de mon balcon, recevant embruns de pluie et caresses apaisantes du vent.
Franchement, pour moi, s'il y a un lieu où se cache le moins le divin c'est bien plutôt dans la nature environnante que dans l'homme. Et contrairement aux dits de Mother, j'aime quand la Nature devient un peu folle, bloquant les activités humaines. C'est justement pour ma part le moment où j'entre en contemplation et m'oublie. Evidemment, je dis " bloque un peu", car les traces laissées après le Tsunami et surtout dernièrement le Cyclone de décembre laissent un sentiment de malaise quand on pense aussi aux hommes qui sont morts dessous. Cela dit, cela prouve bien que l'on n'est rien sans cette nature qui peut nous reprendre ce qu'elle nous donne et que l'on gâche souvent dans le cycle de la désintégration humaine.
Bref, j'ai fermé les yeux et je me suis laissée totalement bercée par ce changement de Temps, écoutant la musique mêlée de l'eau sur les toits de paille, de plastique tendu, du balancement des arbres auquel s'accrochaient furieusement les nids de corbeaux devenus totalement silencieux eux aussi...
Quand les hommes et les êtres bruyants deviennent pierre. J'aime. Un temps. Est-ce cela l'aperçu de la mort? Ne serait-ce pas plutôt l'aperçu de la bonne attitude à prendre dans la vie? D'abord sentir pour ressentir, et s'exprimer que si nécessaire.

Là j'ai une nécessité de m'exprimer. Combler le vide immense qui m'a rattrapée au lever m'empêchant totalement d'aller travailler au jardin de l'Ashram. Tant pis, cela m'oblige à intégrer l'espace qui joint mes deux jours passés à Auroville: hier et demain...aujourd'hui ne sera qu'une virgule, un coma de récupération où je vais avoir le temps d'aller dire au revoir aux enfants de l'école et surtout d'aller acheter 500 g pour mon ami d'un merveilleux café torréfié au marché de Pondichery.


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