lundi 6 août 2012

On tire au son d'un tambour du foin enflammé: début de Puja, nettoyer l'environnement...écarter les mauvais esprits

Maîtrise de l'obscurité et des forces souterraines: je leur parle, et leur dis que je ne cherche pas à les vaincre, juste à vivre avec la lumière et les ténèbres car j'ai besoin des deux. Reconnaissance de tout ce qui constitue la Vie: quelle différence au final entre un mariage et un conflit ? Dans les deux cas il y a jaillissement de quelque chose même si on doit en passer par la destruction. J'ai toujours voulu petite me marier pour avoir la plus belle robe blanche du monde...mais je voulais me marier...SEULE...


Rien n'a changé sauf que ma robe blanche parfois s'enroule amèrement autour de mon corps et épouse les formes d'un linceul...d'un l'un seul...ou le grand Absent décline à l'envie son "A" du commencement...L'homme devient Aum...La muse "sick" en guerre hier peut chanter l'Unique son retrouvé...
Pourvu que ma Vie continue à dérouler la trame d'un long poème car je commence à savoir déchiffrer la portée de cet "en-je"... Les mots les plus vrais que j'ai pu dire ont toujours couru le long d'une feuille et si j'avais à formuler un désir, je voudrais que ces feuilles deviennent le symbole de ma peau: mots protection, mots surface en attendant que la transformation affleure et devienne enfin visible...car je sais depuis toujours que ce qui change en dernier lorsque l'on fait un travail en profondeur, c'est la partie émergée, celle qui s'offre aux regards des autres.
Les changements précédents n'ont été que leurre, une façon pour moi de parvenir à me faufiler dans ce faux-filet qui soutient tant bien que mal la vie à la surface de la Terre.
Terre que l'on écorche avec les talons trop hauts qui n'en finissent pas de dessiner la carte de désirs qui ne peuvent que partir en fumée...
La fumée, un langage parfait pour se faire comprendre en Inde.
Puja qui commence par des cendres.
Par descendre.
Ailes futiles
En elfe utile
Si bas
qu'elle a entendu leurs maux
Vu leurs vices-âges
Corée graphie
en raison dense
si danse
que le vautour
si noir
au clair de lune
a perdu sa plume
Et rire d'un mot
C'est peu d'êtres
l'Unique
Face-son
Poussière retrouvée.

J'ai pris hier
 la prière tamil
en plein mille
Pour que le "meal"
défile des filles
de l'Or feu lia
nous toutes
Amma Appa
Si vous y étiez
Maman Papa
Sans langue de bois
tendres et là
vous auriez vu
l'amour reçu
d'amour déchu

Tout est là,
En ré-Union
Serpe levée
La danse sacrée
Pieds à terre
Pieds à Mère
Si elles savaient
le ciel savait
que père et mère
ne sont qu'Un
C'est un Aum.
Et c'est Tout
Qui sait Tout.


Je me perds, je m'éloigne de mes repères, brisures de papiers autour de moi, plus qu'à déchirer les projets d'écriture en mode rature.
La rature, une fleur d'être...si lisse, en mode, Amaryllis...


J'ai juste été prise dans une énergie phénoménale qui m'a redonné le goût du verbe: DONNER.
Et parfois peut-être que l'acte "d'abandonner", pourrait être un acte "d'AMOUR"... Et peut-être que grâce à cet orphelinat où l'on n'adopte pas...on peut aussi concevoir que l'adoption n'est peut-être qu'une solution superficielle et humaine-purement vitale et mentale même si en apparence issue d'un mouvement sincère qui ne résoudra en rien la vie qui s'est décidée à un instant CLÉ pour l'enfant qui a certainement une autre voie à suivre qui s'était dessinée pour lui.

Cet orphelinat a dessiné autour de lui des cercles de protection, et c'est pourquoi j'ai décidé de ne pas le "quitter"...il faut y entrer...comme dans la danse...ne pas en faire sortir avant leurre, avant l'heure...Il faut la passion pour patienter et comprendre qu'il faut attendre que l'Essence-ciel ait fait La Grande Œuvre pour ces enfants du "Para-dis".

J'illustre ce message par une citation de Mother imprimant l'idée que chacun reste lié à ce qui le détermine, et que c'est ce déterminisme- à ne pas confondre avec le fatalisme- qui engendrera des décisions et actions uniques nécessaire pour se libérer de ce qui bien souvent devient la pierre d'achoppement de la Vie.

" Chacun représente à la fois une possibilité et une difficulté spéciale qu'il faut résoudre. J'avais même dit je crois, que chacun ici, était une impossibilité."


Je complète cette citation par une définition de l'impossibilité donnée par Sri Aurobindo:

"L’impossibilité n’est qu’un ensemble de plus grandes possibilités non encore réalisées. Elle voile un état plus avancé et un voyage non encore accompli."


Et comme le souligne justement Georges Van Vrekkhem dans son livre, la transformation de l'être en ce qu'il n'est pas encore n'est possible qu'en brisant les chaînes de l'Impossibilité souvent renforcées par les forces dont j'ai déjà parlées qui œuvrent dans le subconscient et l'Inconscient à barrer toute voie vers la Vérité.

Bon nombre de poètes ont œuvré autour du personnage- Avatar- de Sri Aurobindo...contrastant souvent avec l'apathie de bons nombres de sadhaks dont Sri Aurobindo condamnait la névrose permanente empêchant toute étincelle de prendre feu...Mais l'Ashram se devait être contrairement aux autres ashrams très élitistes, un lieu où devait se refléter l'humanité en microcosme...C'est en apprenant cela que je comprends mes sensations de mal être lorsque je me trouve aux côtés de certains ashramites qui me semblaient tellement loin de laisser passer la moindre lumière....Mais ils ont trouvé ici un confort et une protection qui hélas, depuis le départ du "maître" les empêchent fortement de penser et de se confronter avec leur corps, leur mental et leur esprit à ce qui pourrait suffisamment les déstabiliser pour engendrer une petite réflexion...et peut-être l'amorce d'un début de participation à ce grand projet de yoga intégral qui semble réservé tout de même à peu de personnes aptes à souffrir tant dans leur chair que dans leur esprit le conflit avec les forces obscures prêtes à surgir pour empêcher la Lumière et le Bonheur de trop entrer. Cela signerait leur dissolution immédiate. Ce qui explique que dans ce parcours du soi, la souffrance soit parfois d'une intensité à la limite de l'intolérable pour faire justement "abandonner" la Voie. Je vais ouvrir un Orphelinat pour les Chercheurs de l'Amour parce qu'ils méritent qu'on les accueille quand ils sont épuisés.
Je l’appellerai "l'Oasis de l'Âme"...( clin d'oeil à certains lecteurs qui comprendront.)

" Pour nous la poésie est un divertissement de l'intellect et une fantaisie; l'imagination, un jouet, une pourvoyeuse de notre amusement et une distraction, une bayadère du mental. Mais pour l'homme des temps anciens, le poète était un voyant, un révélateur des vérités cachées; l'imagination n'était pas une danseuse courtisane mais une prêtresse dans la maison de Dieu; elle n'était pas envoyée pour tramer des fictions mais pour donner une forme à des vérités difficiles et cachées; même la métaphore ou la comparaison, dans le style védique, étaient employés dans un but sérieux et avec l'intention de transmettre une réalité et non de suggérer quelque agréable artifice de la pensée. L'image, pour ces voyants, était un symbole révélateur de l'irrévélé, et elle était utilisée parce qu'elle pouvait suggérer lumineusement au mental ce que le terme intellectuel précis (adapté seulement à la pensée logique et pratique ou à l'expression des choses physiques et superficielles) ne pouvait pas du tout espérer manifester." Sri Aurobindo.

Je ne peux m'empêcher là de relire le poème Danse Macabre de Baudelaire...où je n'avais pas prêté attention à la présence du "Gange"...Voici que les liens continuent de se resserrer et j'en suis de plus en plus friande. Je n'ai pas peur de cette Mort, je comprends ces attributs et ses intentions cathartiques.

A Ernest Christophe

Fière, autant qu'un vivant, de sa noble stature,
Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants,
Elle a la nonchalance et la désinvolture
D'une coquette maigre aux airs extravagants.

Vit-on jamais au bal une taille plus mince ?
Sa robe exagérée, en sa royale ampleur,
S'écroule abondamment sur un pied sec que pince
Un soulier pomponné, joli comme une fleur.

La ruche qui se joue au bord des clavicules,
Comme un ruisseau lascif qui se frotte au rocher,
Défend pudiquement des lazzi ridicules
Les funèbres appas qu'elle tient à cacher.

Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,
Et son crâne, de fleurs artistement coiffé,
Oscille mollement sur ses frêles vertèbres.
Ô charme d'un néant follement attifé.

Aucuns t'appelleront une caricature,
Qui ne comprennent pas, amants ivres de chair,
L'élégance sans nom de l'humaine armature.
Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher !

Viens-tu troubler, avec ta puissante grimace,
La fête de la Vie ? ou quelque vieux désir,
Éperonnant encor ta vivante carcasse,
Te pousse-t-il, crédule, au sabbat du Plaisir ?

Au chant des violons, aux flammes des bougies,
Espères-tu chasser ton cauchemar moqueur,
Et viens-tu demander au torrent des orgies
De rafraîchir l'enfer allumé dans ton coeur ?

Inépuisable puits de sottise et de fautes !
De l'antique douleur éternel alambic !
A travers le treillis recourbé de tes côtes
Je vois, errant encor, l'insatiable aspic.

Pour dire vrai, je crains que ta coquetterie
Ne trouve pas un prix digne de ses efforts ;
Qui, de ces coeurs mortels, entend la raillerie ?
Les charmes de l'horreur n'enivrent que les forts !

Le gouffre de tes yeux, plein d'horribles pensées,
Exhale le vertige, et les danseurs prudents
Ne contempleront pas sans d'amères nausées
Le sourire éternel de tes trente-deux dents.

Pourtant, qui n'a serré dans ses bras un squelette,
Et qui ne s'est nourri des choses du tombeau ?
Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette ?
Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau.

Bayadère sans nez, irrésistible gouge,
Dis donc à ces danseurs qui font les offusqués :
" Fiers mignons, malgré l'art des poudres et du rouge,
Vous sentez tous la mort ! Ô squelettes musqués,

Antinoüs flétris, dandys, à face glabre,
Cadavres vernissés, lovelaces chenus,
Le branle universel de la danse macabre
Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus !

Des quais froids de la Seine aux bords brûlants du Gange,
Le troupeau mortel saute et se pâme, sans voir
Dans un trou du plafond la trompette de l'Ange
Sinistrement béante ainsi qu'un tromblon noir.

En tout climat, sous tout soleil, la Mort t'admire
En tes contorsions, risible Humanité,
Et souvent, comme toi, se parfumant de myrrhe,
Mêle son ironie à ton insanité ! "


Jeu de masques ( Orphelinat) Regard qui ne trompe pas...

Danse ta vie ( Orphelinat) joue avec les voiles...





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