Arrivée
à Londres, affamée car aucun repas n’a été servi. Fatiguée, assoiffée me voilà à être tripotée
dans tous les sens car allez savoir pourquoi, je me suis mise à faire sonner
les portes des sas de sécurité. Rien de plus qu’en partance de Toulouse avec
plutôt un estomac qui SONNAIT vide…mais sérieusement, moi qui déteste le
contact j’ai dû me laisser faire sans broncher rêvant d’une éclipse du corps et
une dissolution des mains inquisitrices…
Je
décide après coup de m’offrir un repas assise mais hélàs, je découvre que
l’Euro n’est pas la monnaie de l’Angleterre et que tout est exprimé en pounds.
Au final après quelques essais infructueux pour me faire comprendre auprès des
vendeurs, un gentil garçon m’explique en français que si l’on paie ce n’est
qu’avec la visa ou avec un billet et on nous rend la monnaie moyennant un petit
malus…
Finalement
je dégotte une maison à sushi et je me prends une salade végétalienne très
appétissante avec du riz blanc, nouilles de riz, fèves crues, haricots verts,
algues , roquette, coriandre fraîche, graines de cumin, avocat ! C’était
la dernière assiette, faite pour moi ! J’ai dû acheter sans rien
comprendre au prix une fourchette en plastique car ça encore c’était payant…Pas
de bol j’ai oublié l’eau et m’en suis rendue compte après et évidemment je me
voyais mal payer en carte bleue un demi-litre et me retrouver avec autant de
frais…
Je
me suis trouvée un petit coin un peu tranquille pour oser manger sans trop
supporter les regards : manger en public est une initiation pour moi…J’ai
failli me casser les dents sur les haricots non cuits et les algues avaient un
goût de réglisse mais quelle fut ma surprise en découvrant petit à petit un
texte au fond de mon plat : cela m’incitait vraiment à manger et c’était
très ludique. J’ai pensé alors en étudiant cet anglais que pour ceux qui sont
difficiles à finir leur assiette peut-être que l’écriture d’une histoire
intéressante pourrait aider à concilier nourritures terrestre et spirituelle !
Le texte terminé avant mon
assiette- stratégie de la mise en orbite- j’ai souri car le contenu était
vraiment approprié pour la naturopathe que je suis. Je vous en fais donc part.
« Eat beautiful
Once upon a
time craving fat was key to human survival, that was then, now is now.
Darwin’s
disciples say that glitch ensured our hairy ancestors hunted vigorously,
trekking for weeks in search of nourishment. Nowadays we have motor cars,
supermarkets and food mountains.
In these
tempting times itsu’s health and happiness cos it’s not rabbit food.
Itsu fit-su pot-su fits-u
Apparently
the secret to Pink Floyd’s breathtaking music was not just what they put
in…it’s what they left out. You won’t find cheesy baguettes, cakes, butter and
gloopy sauces in an itsu kitchen. Mayonnaise and naughty gunks are OFF our menu
too- we work day and night to create tastier, healthier and happier solutions.
Lunch or dinner, in or out, fast or slow.
Big smile,
small tummy.”
J’ai donc découvert l’existence d’une itsu cuisine très
intéressante. Me voici rassurée sur la possibilité de trouver alimentation à
mon goût en cas de panique dans cet aéroport et peut-être ailleurs…
Malheureusement les heures passant la soif m’a prise,
terrible, au point de me sentir confuse et vraiment pas bien. Hors de question
que je tombe dans cet aéroport. Et ces horribles pounds affichés partout qui me
faisaient défaut! Certes j’aurais pu changer mais sérieusement pour une
bouteille d’eau…J’ai pensé alors à remplir ma bouteille vide aux toilettes :
les bandes de rats ne mettent que de l’eau chaude…
Finalement, j’ai parcouru sans exception toutes les
toilettes- super intéressant ( mais sachez qu’à Delhi il y a le Musée des
Toilettes ! Si si ! je ne dois pas rater cela !) et j’ai enfin
trouvé la source fraîche, et je me suis remplie à en sentir un plaisir limite
jouissif tant je n’en pouvais plus. Mes idées remises en place j’ai pu assister
à de drôles de spectacles de claquette de filles perchées sur talon haut avec
des shorts rouges à pois rouge, chantant en lançant de gros sourires aux
potentiels clients de whisky duty free…Puis ce fut le tour de marins entraînant
dans leurs danses furieuses, des enfants volés au hasard dans les spectateurs
qui en balançaient de plaisir leurs sacs de voyage dans les rayons. C’était
super kitch mais très agréable à voir car les gens étaient vraiment souriants.
Il me restait trois heures avant l’avion pour Delhi et
aucune idée de la porte d’embarquement donc j’ai attendu sur un siège en
rechargeant mon portable. Là, un jeune s’est extrait d’un groupe de canadien
pour venir mettre son téléphone à côté de mon ordinateur et en a profité pour
entamer la conversation. Mon anglais plus qu’imparfait m’a permis de bien
discuter avec ce jeune étudiant extrêmement sympathique qui revenait de Nairobi
où avec son groupe il avait participé à
une mission humanitaire. Hasard ou coïncidence puisque tel est l’objectif de
mon prochain voyage à Diofior au Sud du Senegal. Le temps a donc passé, mais un
temps partagé dans le plaisir et l’échange. Je me suis sentie très à l’aise et
prête à nouveau à affronter la suite de l’expédition. L’annonce de la porte d’embarquement m’a fait
l’effet d’un coup porté en plein ventre : il fallait prendre un « transit »
( ce mot me poursuit décidément ! ) pour rejoindre l’avion. J’ai donc vite
repéré des familles indiennes et je les ai suivies (tant pis pour moi s’ils
partaient à Chicago !)…mais elles se sont arrêtées subitement en bas de l’ascenceur.
Là j’ai aperçu comme deux métros, et j’ai sauté dans le seul qui avait les
portes ouvertes. J’ai compris en anglais que mon arrêt était le deuxième et que
je ne m’étais pas trompée. J’avoue être assez fière d’arriver à prendre les
choses correctement sans m’angoisser ni m’énerver. Je suis en avance à chaque
fois donc si je me trompe je sais que j’ai toujours la possibilité de demander
de l’aide et mon chemin.
L’ambiance était étrange à l’entrée dans l’avion :
beaucoup d’indiens, de monde divers et un silence très pesant avec des hôtesses
troublantes : vieilles, laides et en mode « porte de prison ». L’idéal
de l’hôtesse de l’air tombait en éclat pour les aficionados d’hôtesses hautes
sur pattes barbiesques au sourire et à
la voix de sirènes !
Ils ont fait passer avant les premières classes et business
class, et intimant assez violemment le retour au poulailler pour les égarés
souvent étrangers qui n’avaient pas compris ce qu’on attendait d’eux.
Dans l’avion on était serrés comme des anguilles mais j’ai
eu la chance bien que coincée contre le hublot, d’être à côté de deux
indiennes- mère et fille je présume. Au début elles me niaient un peu.. ;je
souriais pour mettre à l’aise tout le monde mais c’était comme si je n’existais
pas. Je n’ai pas abandonné et j’ai finalement pu aider à un soucis qu’elles
avaient ce qui a brisé la glace doucement. L’avion était vraiment un vieux
coucou, un spécial Inde je pense…les beaux British Airways doivent être
destinés aux USA justement.
Le décollage m’a apporté autant d’adrénaline qu’au départ :
un moment magique où je me répétais vraiment que ça y est, je changeais
vraiment de vie, que j’allais enfin bouleverser et dépasser mes barrières et
que tout devenait possible et neuf…
C’était magique de voir sur la carte que je pouvais
visualiser sur mon écran les pays survolés, les noms me faisaient rêver. La
nuit c’est étonnant car on découvre la véritable forme des villes, on suit avec
les lumières les méandres des fleuves et on comprend les choix stratégiques des
habitats. J’imaginais les gens vivre de différentes manières à chaque instant
et je me promettais de m’y attarder plus longuement par la suite….
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