J’avais commandé un plat particulier dans l’avion et je n’ai
pas été déçue ! L’asian vegetarian meal est vraiment à recommander. A
l’évidence ce n’est pas très diététique mais en ne mangeant que la quantité du
petit plat sans le dessert bien trop lacté et sucré à mon goût c’est très bien
passé. Il s’agit d’un Dal Makhani et Vegetable curry.
A l’instant où j’écris, je viens de partager un temps
culinaire avec une indienne qui prépare des repas chez une amie. Elle m’a
promis de faire ce plat avec moi en me précisant malgré tout que c’était
extrêmement consistant et assez gras…Oui…mais si BON ! Par ailleurs la
partie Dal Makhani qui est un plat à base de lentilles originaire du Penjab ne
représentait que l’équivalent de deux cuillères à soupe, alors que le riz avec
le curry végétarien composaient le reste…Tout va bien et l’essentiel était le
plaisir de la découverte et la dégustation. Cependant ce qui fut amusant c’est
que sur le plateau se trouvaient tout un tas de petites sauces que je ne
savais pas du tout employer. Mes
voisines n’avaient pas tout à fait la même chose- étonnamment j’ai appris
qu’elles étaient du Penjab par la suite- mais les sauces étaient très proches.
J’ai donc louché un peu à droite afin de suivre un modèle. De plus,
j’avais très envie de voir comment elles tenaient les plats, où elles posaient
leurs mains, ce qu’elles paraissaient ressentir en mangeant… Pour ce voyage,
vous commencez à le comprendre, j’ai décidé de m’ériger en espionne culinaire
et c’est finalement aussi très intéressant car le partage culturel en passe par
là. Je ne suis certes pas à la hauteur d’un fin gourmet, restaurateur, mais
c’est justement parce que je viens de très loin que je peux avoir le plaisir de
me remplir visuellement et sensoriellement parlant de ce qui pour moi est une
nouveauté : un B.A.B.A de la gastronomie étrangère.
Sur mon plat qui fleurait bon les épices, il y avait une
petite surprise risquée : un piment rouge entier ! Ordinairement je
mange moi-même assez épicé : un pot de véritable moutarde bio- 300g ( rien
à voir avec celle vendue par toutes les marques industrielles plus chargées en
vinaigre qu’en graines de moutarde) me dure à peine deux semaines ! Mais
là même si j’avais très envie de découper ce piment dans le curry, j’ai quand
même hésité car à 900km/heure et plus de 6000 mètres d’altitude, coincée contre
un hublot à 1h du matin, je me voyais mal me transformer en bonbonne rouge
fumant par tous les pores et orifices réunis ! Alors j’ai osé le
« excuse-me is it very hot ? ». Là elles m’ont fait un large
sourire- un sourire indien comme on les aime- en me disant «
YES ! ». Mais je les ai regardées manger le leur coupé en rondelles
et je me suis lancée malgré tout à tenter le diable et me suis lancée dans le
découpage lent et latéral du piment, en ôtant juste les graines. Au début, tout
allait bien…dois-je raconter la suite ? D’un seul coup, aux trois-quarts
du piment et du plat, j’ai senti comme une bouffée assez paralysante et violent
me prendre au cou et me monter aux yeux…J’ai été d’une force incroyable car je
me suis tournée vers le hublot et en mode poisson rouge, je me suis fait une méditation
à la Coué radicale : « Ce n’est pas « hot », ça va passer,
respire un bon coup, allez tu as pris le risque tant pis pour toi… » J’ai
oublié le goût du Dahl pour le reste du repas et je me suis promis par la suite
de faire un peu plus confiance aux conseils des Indiennes concernant le mot
« hot ».
Etait servi en finalité, un petit sachet de graines pour
« rafraîchir » la bouche…C’est tout simplement ignoble : marque
Royal Air, à éviter à tout prix, on a l’impression de manger des graines
marinées dans du désodorisant de toilettes. Là encore, ma technique de la
disparition dans la serviette a fait ses preuves et j’ai dû pour effacer le
goût opiniâtre du piment et de cet encens déplaisant, manger ma pomme…Ce qui
m’a valu une bonne crise de colite m'empêchant totalement de dormir…Sanction d’une cascade culinaire…Mais
comme mes intentions étaient bonnes, je me suis surprise pendant ce temps à en
rire et à me dire que c’est ça les petites expériences qui gravent un bout de
parchemin dans une Odyssée qui n’est pas prête de se terminer et qu’il n’y a
justement que l’expérience qui peut faire modifier un comportement !
Ils ont éteint les lumières trois petites heures et c’était
quasi impossible de dormir : mon doux voisin à l’arrière avait apparemment
des puces qui lui galopaient au bout des pieds et n’a cessé de me masser le dos
à la mode Thaï ( prévoir un prochain voyage…) J’ai osé me retourner et lui
demander un peu d’arrêter mais là j’ai eu un vent froid et glacé qui a glissé
entre mes omoplates : un homme étique, au regard très sombre avec des
petits yeux assez agressifs, la barbe noire presque au niveau du nombril qui a
fait mine de ne pas me comprendre. Cependant j’ai insisté, en disant que s’il
lui était possible de moins faire bouger le siège cela me serait vraiment
agréable. J’ai enrobé cela d’abord d’un sourire, puis l’ai répété assez
fermement. Il a augmenté le massage pendant une vingtaine de minutes où là
encore j’ai résisté à mes pulsions et finalement il a dû s’endormir et j’ai eu
presque la paix…J’ai relativisé en me disant que je quittais le petit confort occidental
et qu’après tout, je devais aussi tester ma résistance à l’inconfortable…chose
réussie.
L’arrivée a été un peu plus complexe que prévue. L’aéroport
de New Delhi est assez grand, une horrible moquette année 60 couvre le sol et à
la sortie de l’avion un agent m’a indiqué la gauche, alors que tout le monde
partait à droite. Du coup après quelques pas vers la gauche je me suis dit
qu’il m’indiquait la gauche pour que j’aille à droite…Je lui suis repassée
devant en lui disant merci et je suis donc allée dans le sens qu’il ne
m’indiquait pas. Et c’était le bon ! J’étais un peu tendue cette fois car
épuisée tout d’abord, puis dans l’avion on m’a fait remplir une fiche
d’immigration et je n’ai pas vraiment compris comment remplir toutes les cases.
Ça dépassait souvent et puis je n’étais pas sûre de moi surtout lorsque l’on me
demandait si j’avais de la nourriture en importation. Je me suis encore fait la
réflexion qu’il allait vraiment falloir qu’on me lâche les baskets avec ce type
de questions, culpabilisant presque d’avoir acheté quelques friandises pour les filles de l'amie qui me reçoit les premiers jours.
Bref, là, j’ai voulu suivre la flèche de récupération des
bagages indiquant qu’il fallait aller vers le haut…sauf que l’ascenseur
n’allait que vers le bas ainsi que les escaliers. J’ai donc sauté sur le
premier quidam venu : un écossais indien ( oui oui, l’originalité me
plaît !) très gentil qui m’a dit de le suivre… Bon là encore, je me suis
dit que je n’allais quand même pas être emportée par le premier venu donc j’ai
fait confiance et je lui ai montré mon papier mal rempli qui l’était vraiment.
Par exemple là où l’on me demandait l’aéroport de départ, j’avais mis
l’aéroport d’arrivée et je m’étais mise NRI ( résidente indienne) au lieu de
cocher « none »…En clair je n’ai pas compris le « none »
sur le coup mais ensuite je me suis mise à être un peu plus souple du cerveau
pour entendre que cela signifiait « rien de ce qui m’est proposé à
cocher »…du coup, je ne sais pas ce que je n’étais pas et ne sais toujours
pas ce que je suis pour eux.
Les bagages n’étaient ni en haut, ni en bas mais vers la
gauche, après le passage des douanes. Là, un indien me regarde et je lui dis
que je ne suis pas sûre de la qualité de mon remplissage. Il me demande «
How are you » ? Enfin j’ai eu du mal à comprendre cette phrase car
c’était prononcé très vite et je ne voyais pas le rapport. Ne pouvant toujours
pas passer, je me dis qu’il doit me demander « How old are
you ? » et comme une idiote je lui dis mon âge. 37 ans…sir…Et là, il
secoue la tête dépité, genre la grosse nulle en face, et me tend un papier sur
lequel il note un « F » et un « 9 » à côté. J’ai pensé
qu’il m’indiquait la porte pour les bagages…donc je lui réponds merci et il me
répète sa question…et enfin je comprends qu’il me demande très gentiment si je
me sens bien au moment où il me parle…Non mais je vous jure, les douanes qui
commencent à se préoccuper de ma petite santé…j’étais loin de piger…en fait sa
lettre et son chiffre signifiaient en anglais « FINE » «
F9 »…ouh là, je me suis dit que ce n’était pas gagné et mon pauvre
accompagnateur qui m’attendait très paisiblement…J’ai tout de même bien ri en
parvenant à passer la porte …au bout d’un certain temps…et sachant que
j’étais sensée être attendue par S., un indien qui ne me connaissait pas,
j’avais perdu pas mal de temps.
Mais qu’est-ce que le temps en Inde ?
Récupération de valise avec mon nouveau garde du corps et
sortie de l’aéroport un peu compromise car je n’avais pas capté qu’il me
fallait donner le petit bout de papier conforme de la douane que j’avais rangé
dans mon passeport sans y prêter attention. Là encore, heureusement, devant le
mutisme des gardes mon fidèle compagnon m’a montré ce que je devais faire et je
me suis sentie…libre…ou presque.
Derrière la barrière de la première sortie attendaient
beaucoup d’indiens avec des noms inscrits sur des tablettes. Evidemment le mien
n’était nulle part. J’ai dit à mon coach de partir car j’allais me débrouiller.
J’ai eu un petit vent de panique lâchée seule car d’abord il faisait au moins
45 degrés avec la fatigue, ensuite on commençait à vouloir ici et là me faire
monter qui dans son taxi, qui dans son rickshaw. J’ai finalement aperçu droit
au nord une barrière plus à l’extérieur avec d’autres indiens et d’autres
affichettes. Et là, oh bonheur, j’ai vu
mon doux nom si réconfortant à lire dans ce moment-là inscrit.
J’ai donc suivi à grandes enjambée mon « porteur »
et je peux vous dire que ses jambes sont grandes parce que je me suis retrouvée
à sautiller derrière pour garder le rythme.
Transfert chez mes hôtes très agréables en voiture
climatisée : dès la sortie j’ai pu dire bonjour aux vaches, voir un vélo
en pleine réparation sur une grande voie pendant que des femmes en sari
traversaient tranquillement ce qui pouvait être à chaque instant leur dernier
macadam sous le pied…Mais c’est l’Inde et en Inde c’est comme ça. A tous les
feux des enfants sautaient sur la voiture avec des petits citrons jaunes et des
piments en collier. J’ai appris par la suite que cela garantissait contre le
mauvais œil. Chez nous c’est lavage de pare-brise, chez eux c’est un gamin
accroupi qui fixe cela sur ton pare-chocs et gare au démarrage.
Par la suite ces contournements de ville en voiture m’ont
permis d’assister à des scènes difficiles, d’enfants d’à peine trois ans,
maquillés en train de faire un spectacle au bord de la route pour ramasser des
sous …Les bébés sont nus, à quelques dizaines de centimètres des voitures
qui roulent un peu à gauche à droite …des hommes et des femmes font leur
toilette au milieu du trottoir et des femmes se maintiennent dans la position
yogique du corbeau des heures entières en « brochette » sur des
barrières de diamètre inférieur à 5 cm.
Certains conducteurs de rickshaw conduisent un pied sous les
fesses, tâtonnant les pédales d’un seul pied, tenant le volant d’une main
pendant que l’autre fait je ne sais pas quoi tout en regardant en arrière.
Delhi est très sectorisée et le système des castes très
marqué. Les gens vivent dans des colonies par quartiers. Ces colonies sont
gardées par des gardes : c’est un peu le fichier du sous-dossier dans le
dossier… Dans ces colonies plus ou moins gardées, se trouvent des parcs
interdits aux enfants des autres colonies ce qui peut choquer à première vue
mais s’explique par la suite. Ici les gens payent des taxes de fonctionnement
spécifiques à leur quartier pour pouvoir justement jour tranquillement de leur spécificité.
Ce qui est dans ce quartier est financé par les gens du quartier pour eux… Il
est parfaitement contre-indiqué d’aller dans certains secteurs très défavorisés
car notre présence serait vraiment non souhaitée et la violence pourrait très
vite faire surface. Il y a donc les colonies des défavorisées, qui vivent
malgré tout sous un toit plus ou moins durs, des moyens favorisés, des très
favorisés avec des gradients qui permettent tout de même de ne pas rester dans
sa propre colonie uniquement ; des colonies pour les musulmans, j’imagine
aussi pour les sikhs puis que derrière ces départementalisations on aperçoit
des mosquées, des temples Sikhs…
On m’a déconseillé d’aller dans certains quartiers où je
pourrais voir selon les rites des têtes d’animaux coupées alignées par exemple
ce qu’effectivement je ne soutiendrais pas…En passant par un certain pont, on
aperçoit un magasin- a priori une boucherie- où l’on voit un mouton dessiné
décapité, idem pour une poule, et je ne sais plus quel animal. Je n’imagine pas
trop passer par ces quartiers, seule. J’aperçois des méandres de ruelles où
tout s’amoncelle sur le sol : hommes, animaux, vieux habits, déchets,
alimentation à vendre, préparée avec une huile noire…
J’ai été choquée d’apprendre que le lait parfois était coupé
avec de l’eau dans laquelle on rajoute de la mélanine pour que le mélange ne se
voit pas…Ceci est vendu en consommation à moindre coût pour le maximum de
bénéfices – tout tant relatif ici…
Dès le premier jour j’ai été dans un petit marché accessible
mais il a fallu sans cesse repousser les vendeurs de lunettes et d’autres
choses…je me suis mise en position d’observatrice pour quelques jours afin
après d’être capable d’agir un peu plus justement à la mesure de mes
possibilités espérant trouver un compromis entre mes désirs d’occidentale et
les possibilités des lieux et des personnes que je croise.
A Delhi beaucoup de gens ne sourient pas. Les femmes sont
même assez fermées…mais je pense que là aussi elles observent et se protègent
de l’étranger qui bien souvent adopte d’après ce que je peux entendre un ton et
une attitude assez coloniale…Il y a un mélange de crainte, de soumission, de
désir de s’imposer d’un côté comme de l’autre et c’est vraiment l’apprentissage
d’une danse que de savoir jongler avec les uns et les autres…Ne pas dominer,
mais aussi ne pas se laisser avoir car les quelques achats effectués en tant
qu’accompagnatrice m’ont fait prendre la mesure de ce qu’est un indien qui
cherche à t’embrouiller…Alors il faut être vigilent, et on s’aperçoit que le
respect s’obtient peu à peu quand chacun parvient à calmer ce qui apparemment
reste un fort système de défense et de mise en éveil d’une mémoire largement
inscrite dans les esprits et les corps.
A Delhi c’est comme partout ailleurs : aucune
généralité n’est à faire, et aucune théorie n’est valable à 100%. Il faut être
modeste, humble, et chercher à comprendre chaque situation et ne jamais en
faire une affaire en permanence reproductible.
Plusieurs situations m’ont choquée tant du côté des occidentaux
que du côté indien : il y a vraiment un fossé dans le concept d’humanité
et je me dis qu’à chaque instant un tremblement de terre plus ou moins élevé
sur l’échelle de Richter peu faire valser à 360° une situation, tant du côté
positif que du côté négatif…La question de l’intégration et de l’adaptation me
préoccupe de plus en plus…La peur de l’Autre est très centrale ici aussi et je
trouve cela tellement dommage d’en être arrivé là, à un point je pense parfois
de non-retour. Il faut résister à certains comportements que l’on nous
conseille d’adopter quand on sent en soi que tel n’est pas le comportement que
l’on sent juste…seulement cet autre qui nous conseille a parfois plus
d’expérience et peut-être qu’il a suffisamment aussi tenté l’intégration sans y
parvenir pour en arriver à reprendre le désir de maintenir les rênes raides et
le fouet matériel ou langagier à porter de main ou de langue. La peur de perdre ses appuis, ses repères est
patente chez bon nombre d’expatriés…et ça peut se comprendre parfois…
J’écris sans connaissance, alors je suis certainement à côté
de la plaque…en attendant ça me permet encore de ne pas être à l’épicentre d’un
danger potentiel encore et surtout d’être aussi dans une marge assez proche de
la trame de vie pour oser aller vers ceux qui seront dans l’accueil avec
l’effort nécessaire d’approcher de l’autre en reconnaissant ses différences,
ses richesses mais surtout ses maladresses…L’ignorance n’est pas à dénigrer,
c’est justement le trou aussi qui permet de tisser une petite trame comme un
pont sur un mode d’échanges de savoir.
Cet après-midi j’ai décidé de
rester pour apprendre la confection d’un plat avec la housekeeper indienne d’une
famille d’expatriée. Sans aucun problème elle a accepté. Auparavant je lui ai
fait une petite consultation de naturopathie car qu’elle souffrait de plaques
de boutons sur les cuisses qui la démangeaient atrocement. Après quelques
questions que mon amie m’a aidée à traduire, je lui ai préparé un mélange
d’huiles essentielles calmantes, anti-allergiques, anti-parasitaires et
antibactériennes à large spectre n’ayant trop pu identifier l’origine de ces
plaques. Après avoir fait le mélange dans de l’huile végétale de calendula,
j’ai testé la préparation sur son bras et voyant que cela ne lui provoquait aucune
réaction, je lui ai conseillé de se badigeonner trois quatre fois par jour sur la zone lésée. J’espère vraiment que cela
empêchera l’évolution et que cela la calmera. Je n’ai pris que l’essentiel pour
ce voyage mais si cela peut servir autour de moi cela me ferait vraiment
plaisir.
Comme elle ne sait pas écrire ni épeler, j’ai pris mon petit
dictionnaire pendant que je la regardais préparer les ingrédients et les
cuisiner. Cela sentait vraiment très bon. Elle accepte que je la photographie
et vraiment c’est du bonheur que de partager ces instants privilégiés et je
sens vraiment que ça lui fait plaisir aussi de donner de son savoir.
Là il s’agit d’un plat que je vais manger ce soir, et grâce à la phonétique et à internet j’ai pu retrouver le nom toute seule : il s’agit de L’Aloo Palak. C’est un curry de pommes de terre et d’épinards. La recette est assez simple, et vue l’odeur, cela doit être très bon. Quelques variantes existent apparemment mais une base commune existe.
Là il s’agit d’un plat que je vais manger ce soir, et grâce à la phonétique et à internet j’ai pu retrouver le nom toute seule : il s’agit de L’Aloo Palak. C’est un curry de pommes de terre et d’épinards. La recette est assez simple, et vue l’odeur, cela doit être très bon. Quelques variantes existent apparemment mais une base commune existe.
Elle a d’abord haché menu les épinards frais (une variété
différente de celle que l’on trouve en occident mais je pense qu’avec nos
épinards frais le goût sera assez proche). Dans des petites assiettes ont été
disposés coupés menus également : oignon, ail. Les pommes de terre sont
présentées en cube et légèrement cuites à la vapeur préalablement.
Dans la poêle un peu d’huile est versée, l’ail, l’oignon et les graines d’oignon
dorent avec du sel ( un peu trop selon
moi…et après dégustation c'était vraiment TROP salé!). Les pommes de terre sont ajoutées et petit à petit les épices :
curcuma, coriandre, curry, garam massala, piment fort (attention : piqûre
de rappel !). Les épinards sont ensuite versés dans le mélange, le feu est
ralenti et la préparation couverte…J'ai pu donner en offrande à mes narines un fin narguilé d’épices…J’ai eu le plaisir aussi de découvrir
dans un arbre du jardin les feuilles de cumin qui découpées dans les plats
donnent une saveur très douce et subtile.
Ma mémoire étant un peu sous la
forme d’un puzzle à construire, j’ai oublié de parler d’un petit déjeuner
fantastique qui m’a été offert dans un des plus beaux hôtels coloniaux de la
ville : la palette était énorme avec un cuisiner affilié à chaque secteur :
nourriture indienne salée, sucrée, préparation des viandes, poissons, œufs,
pâtisseries…Des jus de légumes naturels divers et tellement frais et bons ;
graines germées de toutes sortes, oléagineux, chutney magiques en bouche….J’ai
réussi à me faire deux assiettes végétaliennes, plutôt salées, très
équilibrées, colorées et vraiment très bonnes. Aller dans ces lieux permet de prendre la
mesure des extrêmes et vraiment de prendre conscience de la diversité des modes
touristiques empruntés .Ce qui explique au final la non adéquation des
conseils donnés d’une personne à l’autre
pour un voyage qui a priori sera à chaque fois vécu sur une temporalité, un
espace, des points de vue et des dépenses vraiment aussi différents et
distendus que peuvent l’être la vie ici des locaux et des expatriés. J’ai pu
faire un saut à l’ambassade française car c’était le jour des élections
législatives et c’est toujours très intéressant de voir comment les monuments se
juxtaposent les uns aux autres sans aucun lien entre eux : c’est comme si
l’on avait reconstitué une assiette avec une multitude d’assiettes brisées sur
un bout de trottoir du monde…
Le monde est vraiment un
patchwork qui parfois est de très bon goût mais parfois, vraiment, l’association
est terriblement dérangeante… Ce sont toujours les mêmes que l’on protège et
les pôles s’éloignent…mais les plus haut placés risquent aussi de se brûler les
ailes à trop continuer à louper ce que devrait être une meilleure distribution
de l’être et de l’avoir…
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